Communiqué de presse - À Tours, pour que plus personne ne dorme à la rue : 3 500 solutions
Mercredi 5 novembre 2025
Fidèle à son engagement de longue date en faveur des personnes sans-abri, la Ville de Tours renforce aujourd’hui son action aux côtés de dix organisations locales pour lutter concrètement contre le sans-abrisme et le gaspillage immobilier. Objectif : qu’aucune personne ne dorme dehors cet hiver.
Partout en France, des millions de mètres carrés restent inutilisés — logements vacants, bureaux vides, chambres d’amis — alors qu’ils sont sécurisés et, pour beaucoup, chauffés 24h/24. À Tours, la situation n’est pas différente : on estime à plus de 3 500 le nombre d’espaces inoccupés. Un paradoxe social et écologique que la Ville et ses partenaires entendent combattre avec un mot d’ordre : chaque mètre carré vacant est une solution potentielle.
3 500 opportunités d’agir
À Tours, plus de 3 500 logements, bureaux ou chambres seraient aujourd’hui inoccupés. Cette estimation, basée sur les données de l’INSEE, LOVAC et de l’URSSAF, ne reflète qu’une partie de la réalité**. Ces chiffres, sans doute sous-estimés, comportent des marges d’erreur significatives. Ils traduisent néanmoins l’ampleur du gaspillage immobilier. Évaluer ce gaspillage constitue déjà un premier combat : il reste difficile pour les pouvoirs publics comme pour les associations de recenser les bâtiments vacants, qu’il s’agisse de biens publics ou privés, de bâtiments en attente de travaux ou de permis… sans oublier les chambres d’amis !
Un guichet unique pour passer à l’action
À partir du 4 novembre, chacun — particulier, propriétaire ou chef d’entreprise — pourra se rendre sur tours.fr pour découvrir comment s’engager selon ses moyens :
- mettre à disposition une chambre, un logement vacant ou un bureau inutilisé la nuit,
- faire un don matériel ou financier,
- ou simplement offrir un peu de temps.
Un réseau associatif mobilisé
De nombreuses structures locales accompagnent déjà ces démarches :
- J’accueille : met en relation des hôtes disposant d’une chambre avec des personnes réfugiées.
- Les Bureaux du Cœur : mobilisent les entreprises pour transformer leurs locaux inoccupés la nuit en refuge temporaire.
- Caracol : crée et anime des colocations solidaires et mixtes dans des bâtiments vacants.
- 100 pour 1 (Emmaüs) : finance collectivement un logement et un accompagnement pour une famille sans droits (5 €/mois minimum par adhérent).
- Émergence : accompagne quotidiennement les personnes en grande précarité (hébergement, soins, inclusion).
- Propriétaires Solidaires 37 – Soliha : informe et accompagne gratuitement les bailleurs souhaitant louer solidairement leur bien.
- Habitat & Humanisme : loge et accompagne une centaine de personnes et familles en difficulté.
- Association Jeunesse et Habitat : accompagne les 15–30 ans dans leur recherche de logement et gère plusieurs dispositifs solidaires.
- JRS Welcome : propose un hébergement provisoire pour les demandeurs d’asile en cours de procédure.
- Utopia 56 : héberge des mineurs non accompagnés et gère un réseau d’hébergeurs solidaires.
Un engagement municipal renforcé
La Ville de Tours agit également via :
- le plan Logement d’Abord, en lien avec l’État,
- le soutien financier et matériel aux associations,
- la mise à disposition de bâtiments communaux,
- et des actions directes via le CCAS :
centre d’hébergement Paul Bert, ouverture d’un nouveau centre, mise à l’abri de familles, réservation de nuitées d’hôtel…
De la rue au toit : une ville solidaire
Lors de la Nuit de la Solidarité d’octobre 2024, 69 situations de sans-abrisme ont été repérées à Tours*** et 49 personnes recensées. Cette même nuit, 781 adultes et enfants étaient hébergés via le 115 sur le territoire métropolitain. Les associations estiment à plusieurs centaines le nombre de personnes mal logées ou en hébergement précaire.
Face à ce constat, la mobilisation collective s’impose : « Des solutions existent et tout le monde peut agir, c’est le sens des affiches que vous verrez dans les rues ! Chaque m² inutilisé est une interpellation politique : à nous de choisir entre l’indifférence et la solidarité. » Marie Quinton, adjointe au maire, déléguée au logement, à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion.
Au-delà de l’urgence, ce projet vise à repenser durablement les politiques publiques d’accueil et la coopération entre associations, société civile et collectivités.
Notes
* Visuel sous embargo jusqu’au 5 novembre — disponible sur demande auprès du service presse.
** Estimation détaillée :
- 1 300 chambres d’amis inoccupées,
- 2 000 logements vacants (LOVAC 2025),
- 200 entreprises disposant de bureaux inoccupés la nuit.
*** Source : Ville de Tours.