Véronique Albanel, Michel Croc, JRS France
Opinion parue dans La Croix, 12 janvier 2012
Denise, Rwandaise, a 9 ans quand sa famille est exterminée. De camp de réfugiés en camp de réfugiés, elle traverse la Tanzanie et se retrouve à Mayotte. À 18 ans, devenue majeure, on lui signifie qu’elle doit se rendre en métropole si elle veut être entendue par la Cour nationale du droit d’asile. Elle abandonne tout, arrive à Paris, découvre que l’audience est ajournée à une date ultérieure. Personne ne l’attend. Elle est à la rue, exposée à toutes sortes de violences. Au bout de six mois sa demande est rejetée. Va-t-elle être renvoyée au Rwanda, un pays qui ne la connaît plus ? « Quand pourrais-je revenir à Mayotte, retrouver mes livres, mes amis ? » répète-t-elle sans cesse. La loi ne lui en octroie pas le droit mais lui ouvre un avenir d’exploitation par l’une ou l’autre filière.
Comment une procédure d’asile, tout à fait légale, peut-elle se transformer en un parcours dégradant ?