Le droit d’asile ne peut être une monnaie d’échange
19 septembre 2025
Les premiers vols ont décollé dans le cadre de l’accord franco-britannique « un pour un ». Nous ignorons ce qui attend ces personnes expulsées du Royaume-Uni – elles mêmes l’ignorent également.
Le Service Jésuite des Réfugiés accompagne des personnes déplacées de force en quête de protection, y compris certaines détenues dans le cadre de ce récent accord, qui prévoit le renvoi d’immigrés en situation irrégulière en contrepartie de l’accueil légal d’un nombre équivalent de personnes. Nous demeurons profondément préoccupés par le manque de transparence dans sa mise en œuvre. Derrière chaque politique migratoire, il y a des vies humaines, chacune porteuse d’une dignité inaliénable et de droits fondamentaux qui doivent être respectés.
Aujourd’hui, trop de personnes sont rendues vulnérables par les conflits, l’instabilité, la corruption, les déplacements liés au climat et à la pauvreté. Il est essentiel de lutter contre ceux qui exploitent ces injustices — passeurs ou trafiquants d’êtres humains. Mais faire porter la responsabilité à celles et ceux qui deviennent leur monnaie d’échange est à la fois moralement et politiquement inacceptable.
À l’approche du Jubilé des Migrants et des Réfugiés, nous reprenons l’appel du pape Léon pour que nos communautés soient un témoignage vivant de l’espérance. Nous appelons toutes les personnes attachées à la justice et à la compassion à se joindre à nous pour exhorter les gouvernements britannique et français à honorer leurs obligations et à garantir le droit de demander l’asile.