Célébration du premier anniversaire de l’Oasis :
Un dispositif d’utilité publique au service des personnes en demande d’asile

Le lundi 24 mars, nous avons célébré le premier anniversaire de l’Oasis, un espace créé à l’initiative de JRS France et co-géré avec la Croix-Rouge française, destiné à soutenir les personnes en demande d’asile avant leur entretien à l’OFPRA. Pour l’occasion, toute l’équipe salariée, des bénévoles, nos partenaires, ainsi que le maire de Fontenay et le secrétaire général de l’OFPRA étaient présents.

Depuis sa création, JRS France s’engage aux côtés des personnes exilées, là où les besoins sont les plus pressants et non pris en charge par d’autres partenaires publics ou associatifs. Fidèle à cette mission, dès 2021, nous avons identifié un besoin urgent auquel nous avons voulu répondre – offrir un véritable accompagnement pour les personnes le jour de leur entretien à l’OFPRA – en ouvrant un lieu de répit à proximité de l’OFPRA. 

Au cours de l’année écoulée, l’Oasis a largement démontré sa pertinence. Plus de 5 200 personnes ont franchi ses portes, dont 2 500 avaient un entretien à l’OFPRA. Force est de constater que l’Oasis est devenu un point de repère pour les acteurs travaillant auprès des personnes en demande d’asile. Les structures publiques, telles que les CADA, HUDA, SPADA, ainsi que les associations, nous sollicitent régulièrement pour des accueils. Nous travaillons également en étroite collaboration avec l’OFPRA, qui a encouragé le projet dès ses débuts. Nous recevons fréquemment des appels de la part des officiers de protection, notamment après des entretiens particulièrement difficiles, pour prendre en charge les personnes concernées.

Le partenariat avec la Croix-Rouge a été une expérience riche en enseignements. JRS France a toujours voulu que ce lieu soit un espace de convivialité, qui favorise la rencontre et la création de liens, tout en répondant aux besoins primaires des personnes (se restaurer, se reposer, se doucher). La Croix-Rouge a, quant à elle, enrichi le projet en apportant son expertise psychosociale et en assurant la présence de professionnels de santé.

Aujourd’hui, l’Oasis est reconnu d’utilité publique, comme en témoignent les discours prononcés lors de cette soirée d’anniversaire, soulignant son impact et son rôle essentiel.

Mathieu Mugnier, secrétaire général de l’OFPRA :
Je voulais vous dire que c’est une grande joie d’être parmi vous aujourd’hui pour cet anniversaire, vous exprimer aussi et surtout les remerciements et la reconnaissance de l’OFPRA, car on travaille vraiment dans une complémentarité.
On sait qu’on peut compter sur vous, c’est très important pour nous et surtout pour les personnes qu’on accueille quotidiennement pour leur entretien. Il y a forcément une certaine appréhension pour les personnes quand elles viennent pour leur entretien de demande d’asile et le fait d’avoir un lieu de répit à 200 mètres, c’est vraiment très important. On voit que ça fonctionne et on voit que les gens arrivent à l’entretien dans de meilleures dispositions
et ont plus de facilité à parler de leur histoire qui est souvent traumatisante.

L’Oasis depuis sa création est vraiment connu au sein de l’OFPRA.
On a fait un petit sondage en interne et on se rend compte que 74% des répondants des agents de l’OFPRA connaissent l’Oasis et ce taux arrive à 78% quand il s’agit des officiers de protection. Ils ont donc vraiment ce réflexe maintenant de conseiller aux gens de venir vous voir. C’est là qu’on voit le chemin parcouru depuis un an.

On accueille à l’OFPRA au quotidien environ 500 personnes. C’est donc vraiment une valeur-ajoutée par rapport
à ce que fait l’OFPRA et qu’on doit défendre.

Jean-Philippe Gautrais, Maire de Fontenay :
Dans cette période, être là aujourd’hui a beaucoup de sens quand on voit que « l’autre » n’a jamais été autant stigmatisé
et c’est ce que l’on porte dans cette ville.

On parle d’hommes, de femmes, d’enfants qui viennent avec des parcours de vie compliqués et qu’il faut savoir accueillir.
C’est important de souligner ce que vous apportez, la structure et les bénévoles, pour donner un peu d’énergie et de répit aux personnes. J’espère à mon tour qu’on va pouvoir fêter beaucoup d’anniversaires de l’Oasis, pour apporter de la bienveillance
et de l’humanité. Je crois qu’on en a bien besoin en ce moment.

L’Oasis n’aurait pu offrir un accueil aussi chaleureux, bienveillant et sécurisant sans l’engagement remarquable de ses 150 bénévoles présents depuis l’ouverture. Nous les remercions pour leur engagement de grande qualité. L’équipe de l’Oasis est avant tout une équipe plurielle et multiculturelle. Parmi les bénévoles, certains sont locaux, d’autres sont eux-mêmes issus d’un parcours d’exil et souhaitent redonner ce qu’ils ont reçu. Lors de la soirée d’anniversaire, plusieurs bénévoles ont pris la parole pour partager leur expérience et témoigner de leur engagement :

Hamida :

Je suis devenue bénévole à l’Oasis un peu par hasard, en accompagnant une amie à son rendez-vous à l’OFPRA.
J’ai rencontré 2 bénévoles portant des chasubles, ils nous ont proposé du thé et du café. J’ai compris que c’était coordonné par la Croix-Rouge française en partenariat avec JRS. Cette découverte a réveillé quelque chose de fort en moi, car en Afghanistan, c’est aussi grâce au JRS que j’avais pu apprendre l’anglais. Leur accompagnement m’a profondément marquée.
Alors je me suis dit : c’est le moment pour moi de redonner ce que j’ai reçu.

Ce que je vis à l’Oasis est très fort. Pour moi, ce n’est pas seulement un lieu d’accueil, c’est un espace d’humanité. Parce que je sais ce que les réfugiés peuvent ressentir en quittant leur pays, souvent pour toujours. Cette peur de l’inconnu, cette solitude, ce mélange d’espoir et d’angoisse. Je l’ai vécu. Et je sais à quel point un simple regard bienveillant,
une conversation, un geste d’entraide peuvent faire la différence.

À l’Oasis, malgré les différences de cultures, de langues ou de parcours, tout le monde est respecté. Peu importe d’où l’on vient ou ce que l’on a traversé, on est accueilli avec dignité et bienveillance et on se sent écouté et soutenu.

Aujourd’hui, grâce à mon engagement à l’Oasis, je me sens plus forte, plus confiante, et convaincue que, malgré les épreuves, on peut toujours reconstruire quelque chose, à condition de ne pas être seul.

André :
Cet engagement m’a fait rencontrer le monde des « demandeurs d’asile » dans sa grande diversité concrète, loin des clichés habituels. Il y a bien sûr des jeunes hommes en pleine force vive, mais j’ai aussi rencontré des hommes plus âgés,
des femmes et des enfants. Tous ont besoin d’accueil et de fraternité.
Je me sens maintenant légitime à en parler autour de moi pour contribuer à déconstruire les clichés faciles
et pour encourager chacun à rendre notre société plus accueillante.

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