POURQUOI AGIR AVEC JRS FRANCE ? ANNE TÉMOIGNE

Anne, bénévole au sein de l’antenne JRS Alpes-Maritimes, revient sur son parcours au sein de l’association et nous explique les raisons qui l’ont incitée à devenir donatrice.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis médecin retraitée, nous avons 4 enfants et 6 petits-enfants. Nous habitons à Nice. Je n’ai pas pu faire du bénévolat pendant ma carrière, c’était un peu difficile avec le temps plein et les charges familiales. Mais j’ai commencé un petit peu avant de prendre ma retraite. Sinon, nous étions engagés dans des activités avec nos enfants mais pas vraiment du bénévolat.

Quelle est votre mission de bénévolat à JRS France ?
Nous sommes famille d’accueil et je suis aussi animatrice de l’antenne JRS Alpes-Maritimes avec Claude Seguin. Mon mari est accompagnateur et professeur de français. Il a démarré en tant que professeur dans le cadre du Secours Catholique, mais il a beaucoup d’élèves qui font partie du programme JRS Welcome. Il essaye aussi de s’inspirer de ce qui se fait à JRS France pour les cours de français.

Comment avez-vous connu JRS France ?
J’ai toujours été intéressée par les questions de la migration pour diverses raisons. Le premier contact a été avec une religieuse, sœur Agnès, de la pastorale des migrants à Nice et qui voulait créer une antenne JRS France à Nice. Nous nous sommes rencontrées, et je lui ai dit que le jour où je m’engagerais, ce serait vers les migrants. Donc elle a voulu mettre en place le programme JRS Welcome, il y 7-8 ans maintenant. On a réussi à héberger deux ou trois personnes, mais cela n’a pas vraiment réussi à démarrer à ce moment-là. Nous avons vraiment redémarré à l’automne 2015. À Nice, cela se fait dans la Pastorale des migrants.
J’ai toujours été sensibilisée et dès que j’ai eu du temps, c’était pour les migrants. Donc quand j’ai pris ma retraite en 2015, c’est à ce moment que l’antenne a vraiment démarré. 

Et depuis combien de temps êtes-vous bénévole ?
J’ai commencé un ou deux ans avant ma retraite, à temps très partiel. J’avais pris un 90% dans mon travail pour pouvoir avoir du temps de bénévolat. Depuis que je suis retraitée, je passe beaucoup plus de temps pour le bénévolat. Je précise aussi que j’ai pris ma retraite plus tôt que ce que j’aurais dû parce que je voulais faire du bénévolat.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous engager pour JRS France ?
Nous avons toujours accueilli des étrangers : des étudiants étrangers, des échanges pour les enfants, des jeunes filles au pair. Quand il y avait des médecins étrangers à l’hôpital, nous avons toujours eu tendance à les inviter.
C’était un point important : nous aimions bien rencontrer des étrangers.  
Et l’autre côté est que nous avons aussi beaucoup voyagé : au Maroc, aux États-Unis… J’ai également passé une année au Canada. Nous avons été accueillis comme étrangers, donc peut-être que cela nous a sensibilisé plus particulièrement sur ce point.
En tant que médecin, j’ai fait des enseignements à l’étranger aussi. Je suis allée au Vietnam, en Roumanie, en Egypte, en Côte d’Ivoire, au Rwanda… Dans beaucoup de pays différents. Cela a donc toujours été une orientation que nous avons eue.
Pour moi, c’était un peu une évidence que mon action serait tournée vers les migrants.  J’ai d’abord commencé au Secours Catholique. Dans le centre où j’étais, je rencontrais essentiellement des jeunes sur leur trajet migratoire. Il y en a un avec qui nous avons sympathisé plus particulièrement. Il était médecin dans son pays, mais à la rue en France. Il a été la première personne que nous avons accueillie. C’est à ce moment-là que nous sommes vraiment engagés auprès de JRS France, et l’antenne de Nice. C’était un engagement partagé avec mon mari. Ce qui nous plaît, c’est l’idée de remettre des personnes sur leur route.

Que signifie JRS France pour vous ?
Nous apprécions beaucoup qu’il y ait un cadre. Même si c’est très ouvert, le cadre est clairement défini. J’ai envie de parler aussi d’une « garantie qualité » : par cette structure, par les permanents qu’il y a, par les documents que l’on peut consulter et qui nous soutiennent. Il y a aussi des formations, des rencontres. Des propositions nous donnent des idées sur les actions que nous pouvons mener. Nous aimons bien cette ouverture sur un réseau qui dépasse le cadre local, qui nous permet de nous sentir soutenu. Le sentiment que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que notre petit réseau local est vraiment important.

Pourquoi est-ce important que JRS France existe ?  
De savoir que l’on s’inscrit dans une action nationale, et même plus large, internationale, c’est important pour le soutien à l’action locale. Un point qui est important pour moi aussi est l’image de l’Église que montre JRS France. C’est une vision des chrétiens que je voudrais voir plus souvent, et plus soutenue.

Comment vos actions de bénévole contribuent-elles à la mission de JRS France ?
Mes actions sont une petite pierre dans l’édifice. Cela permet d’avoir une présence de JRS France sur tout le territoire. Nous essayons de nous inscrire dans la mission de JRS France, mais sur notre territoire.

Quelles sont vos raisons de donner, vos critères pour faire un don à une association ?
Pour les raisons de donner, je dirais que d’avoir toujours vu cela m’a encouragé. J’ai d’abord vu mes grands-parents et mes parents faire des dons. C’est un peu comme une tradition, mais aussi pour moi une évidence. Cela vient aussi du fait que nous avons été gâtés par la vie, et pour nous, c’est absolument naturel de partager au moins une partie. Je n’ai pas l’impression de m’être jamais posé de questions sur mes raisons, j’ai toujours eu l’impression que c’était quelque chose de naturel. Pour les critères, mon mari et moi nous orientons plutôt vers des associations qui prennent en charge des personnes. Ce qui nous motivent, c’est que ce soit dirigé vers des personnes.

Pourquoi donner à JRS France ?
C’est vrai que ce n’est pas une des premières associations à qui nous avons donné de l’argent. Mais à partir du moment où j’ai été bénévole à JRS France, cela me paraissait normal que nous participions à cette association. Plus le temps passe et plus nous apprécions ce soutien, la mission de JRS France, ces engagements. Nous apprécions également la façon dont cela fonctionne. Avec JRS France, je me sens vraiment tranquillisée sur l’emploi de l’argent qui est donné. Je sais que d’une manière générale, il est utilisé au mieux. Cela est bien destiné à des personnes, et des personnes migrantes, ce qui me convient très bien.

Pour vous, donner c’est une façon de…  
D’élargir mon périmètre, de ne pas me limiter à ma petite vie, de contribuer au développement d’autres personnes, de les aider à démarrer si possible. Bon simplement parfois, les aider à survivre, s’il n’y a pas d’autres possibilités. Mais c’est déjà quelque chose.

Quel message avez-vous envie de donner à d’autres personnes susceptibles d’être donateur ?  
Je parle très peu du fait que nous sommes donateurs, ou alors juste à des gens très proches dans la même dynamique.  
Si nous voyons la question dans le sens : comment aider à faire connaître JRS France pour que des personnes s’engagent ou donnent si elles peuvent ?
Alors je dirais qu’il est intéressant de montrer des parcours de personnes et des témoignages d’expériences vécues. Je trouve que c’est vraiment motivant, c’est concret. Après si nous réfléchissons à un public particulier, notamment le public chrétien, nous avons mis les références à « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mathieu 25:35).

Quel seraient vos vœux pour la 41ème année de JRS dans le monde ?  
J’espère que ce n’est pas que pour la 41ème année, mais aussi pour le futur. Je dirais bien sûr que JRS grandisse. Mais ce qui me plairait beaucoup c’est de s’inscrire dans la durée, en particulier pour le programme JRS Welcome où nous accueillons pour un temps donné. Arrivés comme demandeurs d’asile, puis être réfugiés, je me rends compte que le parcours est long pour être vraiment intégrés. D’ailleurs, à Nice, nous sommes en train d’ouvrir une autre partie de notre activité qui est le suivi des réfugiés. Donc j’aimerais vraiment que l’idée soit d’accompagner les gens pour le temps qu’il faut pour qu’ils soient totalement autonomes, que nous suivions bien leur trajet d’intégration. C’est un vœu. Cela se fait déjà, mais que cela se développe plus sur ce côté-là. Accompagner dans la durée.

JRS France tient à remercier tous les donateurs, bénévoles et acteurs de notre action. C’est par eux, grâce à eux que nous pouvons continuer à accueillir, servir et défendre dignement les personnes déplacées par force.

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