L’École d’Hiver : 3 semaines intensives de rencontre et de français pour les exilés

Rompre l’isolement et retrouver un peu de chaleur humaine en plein cœur de l’hiver ? Apprendre le français dans une ambiance conviviale ? Découvrir la culture française sur un pied d’égalité ? C’est tout ce que les participants à L’École d’Hiver de JRS France ont pu vivre durant le mois de janvier ! Équipes salariées et bénévoles de JRS France ont animé trois semaines d’ateliers à destination des personnes exilées pour apprendre le français et partager diverses activités.

Une rencontre riche en diversité 

Pour cette seconde édition, les équipes de JRS Jeunes et de l’École de français ont été accompagnées par des bénévoles investis dans les ateliers de conversation et par 10 d’élèves d’HEC. Durant trois semaines, ils ont accueilli une trentaine d’élèves débutants en français chaque matin, rejoints par les participants habituels de JRS Jeunes les après-midis. Au total, une vingtaine de nationalités se découvraient chaque jour et partageaient temps d’apprentissage, repas et activités.

Atelier tricot

Un apprentissage à son rythme

Au programme des ateliers de conversations, des thématiques adaptées au niveau débutant des participants (verbe être et avoir, se présenter, vocabulaire du quotidien de la maison / des transports…). Que les personnes exilées soient non alphabétisées, arrivées en France depuis quelques semaines ou déjà réfugiées, elles ont pu bénéficier d’un apprentissage adapté : de leurs premiers pas dans la découverte de la langue à l’approfondissement de la conjugaison. Les bénévoles ont été formés à la pédagogie FLE pour pouvoir ensuite animer les ateliers de conversations chaque matin . L’un d’eux s’étonne : “Chaque cours était incroyable, je n’ai jamais vu des personnes aussi motivées et heureuses d’apprendre. C’est très agréable pour le prof” et Lucile renchérit : “Lors d’une séance, un élève avait des difficultés pour lire l’heure et les chiffres en français : tout le groupe a essayé de trouver une solution ensemble, professeurs comme élèves. C’était frustrant de ne pas se comprendre et de ne pas comprendre ce qui bloquait. On savait qu’il était capable et on a fini par trouver ensemble, avec les autres élèves, le moyen de l’aider”.

Une École d’Hiver très artistique et culturelle

Chaque après-midi, après un repas partagé, ceux qui le souhaitent rejoignent les activités : théâtre, art, fabrication de cerfs-volants afghans, balade urbaine, visites culturelles, jeux, cuisine et même tricot ! C’est l’occasion de mieux se connaître, de découvrir que Sulemat est un expert du point jersey, que Mokhtar et Ali Reza sont des pros du cerf-volant ou que l’on se comprend sans paroles au théâtre. Irène s’inquiétait :”J’avais des appréhensions par rapport à la posture de bénévole devant des personnes qui sont radicalement différentes de nous. Sur quoi fonder la relation ? Et cela se fait finalement naturellement avec les jeux, les cours et les activités”. Pour Mila, “C’était étonnant de découvrir à la formation qu’on ne pouvait pas trop questionner les réfugiés sur leur parcours. Je me disais que j’allais avoir envie de savoir et d’en savoir plus sur eux. Mais c’est possible de développer une relation sans avoir toutes les infos, sans envie d’en savoir beaucoup plus. On s’en porte peut-être mieux“. 

Les sorties au musée du Louvre et au château de Versailles ont particulièrement marqué les esprits: “Visiter un musée c’est toujours un grand moment de partage, la barrière de la langue n’existe plus tellement face à l’universalité de l’art. On a tous été impressionnés par les grandes toiles de David et Delacroix, et tous un peu surpris par la taille de la Joconde… Les plus informés se sont improvisés guides touristiques, et pour que tout le monde en profite, une superbe quadruple traduction s’est mise en route. Du français au dari en passant par l’anglais et le pachto!” raconte Sophie, participante et volontaire en service civique.

Visite du château de Versailles

Une formation sur le droit d’asile a aussi été proposée aux participants et bénévoles. Traduite en dari et pachto, elle a permis à tous de mieux comprendre ce parcours administratif et aux demandeurs d’asile d’être acteurs de leurs démarches. 

Après cette expérience, Éléonore témoigne ”L’école d’hiver, ce sont des visages qui deviennent familiers et des personnes qui me deviennent singulières dans leur personnalité.”

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