La danse est aussi l’occasion d’une autre forme de partage

Témoignage d’un jeune de la Plateforme ayant participé aux soirées Welcome Jeunes.

DSCN5515Nous sommes lundi soir. Dans la rue de Grenelle, des badauds s’arrêtent pour coller leur nez à la vitre du centre Saint Guillaume, attirés par la musique et les rires qui s’élèvent depuis l’intérieur de l’aumônerie de Sciences Po. Le spectacle qu’ils y découvrent doit leur paraître peu commun : pas moins d’une quarantaine de personnes – Syriens, Afghans, Iraniens, Pakistanais et Français, et parmi eux quelques enfants – y sont rassemblés autour d’un copieux buffet de plats orientaux, certains discutant, d’autres dansant en cercle le dabkeh, la danse traditionnelle du Proche-Orient.
Deux fois par mois en effet, sous la conduite de Lucile, en charge du pôle « Welcome Jeunes » au JRS, et avec la participation de membres de la Plateforme, le lundi soir est l’occasion d’une rencontre festive entre demandeurs d’asile et jeunes français. En avril, deux soirées ont ainsi mis successivement à l’honneur l’Afghanistan et la Syrie. L’idée : ce sont les demandeurs d’asile qui mènent la danse pour faire découvrir aux Français leur manière de faire la fête !
Dès le lundi après-midi, un petit groupe s’active à la cuisine du centre Saint Guillaume, qui exhale bientôt de délicieuses odeurs de viande longuement mijotée et de sauces épicées. Curieux et admiratifs, les quelques Français présents tâchent d’imiter la patience des jeunes Syriennes dans l’art de laver, couper, remuer…
Le soir venu, les invités emplissent la salle. Les visages fatigués se détendent au contact de la bonne humeur générale. Les cœurs se réjouissent au fil des retrouvailles ou des rencontres. On parle d’un peu tout, des anecdotes ou des difficultés au travail, des frustrations, des traditions du pays natal, de la famille … on échange parfois quelques conseils … on s’écoute. Les oreilles se laissent ravir par la grâce de chants afghans, accompagnés du tambûr (un instrument à cordes !) et du tablâ (petite percussion). La danse est aussi l’occasion d’une autre forme de partage. Les Français apprennent à esquisser quelques pas en cherchant à imiter l’élégance afghane ou l’entrain syrien. A la fin de la soirée, ils montrent à leurs amis le déhanché de la macarena… et tout le monde se tord de rire !
Bref, la joie se partage sans frontière, le lundi soir, au 42 rue de Grenelle, et chacun est le bienvenu ! Alors surtout, si vous y passez, ne restez pas le nez collé à la vitre, mais n’hésitez pas à entrer …

Sur la photo : Un réfugié politique iranien, échange avec deux étudiantes françaises lors d’une soirée Welcome Jeunes.

 

Retour en haut