JRS SANTÉ, LE NOUVEAU PROGRAMME DE JRS FRANCE, VU PAR AUDREY VASSALLI

Peux-tu te présenter en quelques mots ?                                                               
Je travaille depuis 2014 dans le domaine de l’accompagnement des personnes exilées. J’ai commencé sur des programmes d’intégration et de plaidoyer, puis sur des projets de santé.  J’ai notamment travaillé au sein du centre de santé ESSOR à Villeurbanne, qui est spécialisé dans la prise en charge médico-psychologique des personnes exilées ayant été victimes de torture ou de violences intentionnelles. J’ai rejoint JRS France début novembre pour participer au lancement du projet JRS Santé.

JRS Santé est un nouveau programme de JRS France, peux-tu, nous dire comment a été décidé de créer un nouveau programme ?
Cela fait longtemps qu’il y a une préoccupation pour les questions de santé au sein de JRS France. Nous constatons que les personnes accompagnées ont parfois des besoins de santé importants qui ne sont pas pris en charge de façon satisfaisante. Cela peut avoir des conséquences graves sur leur état de santé, sur leur bien-être général, sur leur capacité à entrer dans une relation avec d’autres personnes et à se projeter dans l’avenir. Cela peut aussi être très compliqué à vivre pour les personnes qui les accueillent ou les accompagnent, car elles ne comprennent pas toujours ce qu’il se passe, et peuvent se sentir démunies face à ces situations. Les problèmes de santé ont des répercussions sur tous les acteurs, et il est essentiel de pouvoir y apporter des réponses pour améliorer la qualité de vie des personnes accueillies, mais aussi pour que la relation et l’expérience d’accueil soient plus riches pour tous.

En quoi consiste JRS Santé ?
Le projet se fait en deux étapes. D’abord, avec l’aide des membres de JRS France, je vais conduire un diagnostic pour mieux comprendre les besoins des différents acteurs de JRS Welcome et recenser les outils et pratiques qui sont déjà mis en place. Sur la base de ce diagnostic, nous pourrons ensuite proposer des outils adaptés.
JRS Santé porte en premier lieu sur les besoins dans le cadre du programme JRS Welcome, mais nous avons envie qu’il puisse bénéficier à l’ensemble des actions de JRS France, nous allons donc essayer d’y intégrer des éléments apportés par les acteurs d’autres programmes.
C’est un projet ambitieux, soutenu par la Fondation Sanofi Espoir.

Quel est l’objectif de JRS Santé ?
Il y a deux objectifs. Le premier, c’est d’arriver à mieux identifier les besoins de santé des personnes que nous accompagnons, et de proposer des réponses pour les prendre en charge. Le second est de soutenir les personnes qui s’engagent dans l’accueil et l’accompagnement, leur donner des outils pour les aider au quotidien, pour ne pas les laisser seules face aux difficultés.

Pour la première phase de diagnostic, le choix a été fait de prendre quelques antennes. Pourquoi ?
Pour la phase de diagnostic, qui va durer 3 à 4 mois, nous allons travailler avec 5 antennes parmi lesquelles Lyon, Paris, les Bouches-du-Rhône. Il va falloir passer du temps sur le terrain, il n’était donc pas possible d’inclure l’ensemble des antennes de JRS France dans la réflexion. Le choix a été difficile, parce que nous savons que les questions de santé préoccupent toutes les antennes. Nous avons choisi celles qui avaient à la fois l’envie et les capacités concrètes de s’engager dans cette démarche, en termes de temps et de ressources humaines. 

Comment envisages-tu les prochains mois ?
J’ai déjà commencé à me rapprocher de certaines équipes de coordination, pour faire connaissance et échanger sur les enjeux en matière de santé sur leurs territoires.  Dans les prochains mois, je vais me déplacer dans les 5 antennes pilotes pour rencontrer les acteurs du réseau. Je vais prendre le temps d’échanger avec les équipes de coordination, et j’irai aussi rencontrer des accueillants et des accompagnateurs JRS Welcome, des personnes accueillies et des partenaires locaux. Je vais également diffuser un questionnaire, pour inclure un maximum de personnes et de points de vue différents dans cette première phase, pour avoir une vision la plus complète possible

Qu’est-ce que tu aimerais prévoir pour JRS Santé ?
Il y a beaucoup de choses à envisager pour faciliter l’accès aux soins, améliorer la connaissance des besoins de santé, permettre de mieux décrypter les manifestations de troubles psychiques,… J’ai déjà beaucoup d’idées bien sûr, mais je préfère les garder pour moi pour le moment. Je veux vraiment me consacrer à cette phase de diagnostic avec un esprit ouvert, pour pouvoir proposer des réponses vraiment adaptées au réseau et à son fonctionnement.

Le début se passe bien ?
Évidemment, le contexte ne facilite pas le démarrage. Je suis basée à Lyon, et je n’ai pas pu venir à Paris pour la prise de poste, mais l’équipe et les membres des coordinations avec qui j’ai déjà pu échanger sont très soutenants et bienveillants, ça aide. Pour ce qui est des échanges avec les antennes, nous devons travailler pour le moment par téléphone et en visioconférence. J’espère pouvoir me déplacer bientôt sur le terrain.

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