Décryptage : La nouvelle liste des métiers en tension
L’arrêté du 21 mai 2025, publié au Journal officiel du 22 mai 2025, fixe la nouvelle liste des métiers en tension par région, autrement dit les métiers pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés persistantes de recrutement. La mise à jour de cette liste représente une avancée potentielle pour l’accès au travail des demandeurs d’asile en facilitant la démarche de demande d’autorisation de travail en ligne pour les employeurs sur les métiers en tension.
Publication de la nouvelle liste
La mise à jour des métiers en tension était attendue depuis longtemps par JRS France car la liste précédente datait du 1er avril 2021 et n’était pas en adéquation avec la réalité du marché du travail : les métiers dans l’hôtellerie-restauration et le bâtiment, notamment, n’y apparaissent pas.
La nouvelle liste désigne au global 80 métiers en tension en France, mais varie selon les régions.
La liste des métiers en tension sur l’ensemble du territoire français :
- Agriculteurs salariés ;
- Aides à domicile et aides ménagères ;
- Aides de cuisine ;
- Cuisiniers ;
- Employés de maison et personnels de ménage ;
- Maraîchers/horticulteurs salariés.
Les autres métiers en tension en France :
- Maçons (sauf en Île-de-France) ;
- Soudeurs (sauf dans 4 régions) ;
- 7 régions sur 13 manquent de bouchers ;
Les trois régions qui présentent le plus de professions en tension sont :
- L’Île-de-France (41 métiers) ;
- Provence-Alpes-Côte-d’Azur (39) ;
- Auvergne-Rhône-Alpes (37 métiers).
Pour ces métiers en tension, l’employeur qui fait une demande d’autorisation de travail pour un demandeur d’asile « de plus de 6 mois » n’a pas à publier au préalable l’offre d’emploi sur France Travail pendant 3 semaines pour s’assurer de l’opposabilité de l’emploi. La démarche est donc simplifiée pour un grand nombre de métiers.
La procédure de demande d’autorisation de travail pour les demandeurs d’asile
Le Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et des Demandeurs d’Asile (CESEDA) ouvre la possibilité de demander une autorisation de travail, si cela fait plus de six mois que leur demande d’asile a été introduite et que la personne est encore en attente de la décision OFPRA ou CNDA. C’est à l’employeur que revient la démarche de demander cette autorisation. La date de référence à utiliser pour calculer ce délai est la date de premier enregistrement en guichet unique inscrite sur l’attestation de demande d’asile.
La demande d’autorisation de travail se fait en ligne sur le site de l’ANEF, en 8 étapes :



La demande est envoyée à la préfecture qui doit répondre sous 2 mois. Si l’employeur n’a pas reçu de réponse dans les 2 mois, cela équivaut à une réponse positive.
La publication de cette nouvelle liste donne ainsi l’opportunité d’inciter les employeurs à faire des demandes d’autorisation de travail pour les demandeurs d’asile de plus de 6 mois. Chez JRS, nous défendons l’importance du retour à l’emploi dès la demande d’asile pour mettre à profit cette période d’attente qui peut être très longue. Par ailleurs, cette nouvelle liste ouvre également la piste des régularisations pour les travailleurs irréguliers dans ces métiers qui peuvent présenter 24 bulletins de salaires et prouver leur résidence en France depuis 3 ans.