Chers membres, sympathisants et amis de JRS France, 

En ce mois de septembre 2025, plusieurs antennes de notre réseau célèbrent leurs 10 ans, ou le feront dans les prochaines semaines. Quelle formidable aventure humaine qu’est JRS ! Cet été encore, notre mission a pris vie à travers de nombreuses initiatives : en montagne, en Bourgogne, dans le Tarn, à Nantes et jusqu’à Rome où dix réfugiés accueillis à JRS France ont participé au Jubilé de l’Espérance avec des milliers d’autres jeunes (retrouvez la rétrospective des séjours dans la newsletter et/ou la rubrique « Actualités » du site internet). 

Magnifique illustration que, sur notre chemin aux côtés des personnes exilées, nous poursuivons une mission vivante :  “À JRS, nous agissons pour garder vivant l’espoir dans un monde qui devient dangereusement inhospitalier pour les personnes exilées” (cadre stratégique de JRS International – janvier 2025). 

Ce mois de septembre marque aussi un plus triste anniversaire : celui du décès d’Alan, le petit garçon syrien retrouvé sur une plage turque le 3 septembre 2015. L’émotion avait alors gagné le monde entier et, pour certains, il y a eu un avant et un après. 

Pour bien des membres de notre réseau, la réponse a précisément été “Welcome”. Ouvrir sa porte, s’engager aux côtés des personnes exilées, pour exprimer qu’une autre voie est possible, et faire l’expérience que ce chemin construit des liens durables, nous réunit, bâtit un réseau d’amitiés, nous enrichit, nous humanise. 

Tout a changé et… rien n’a changé, pourrait-on objecter. Quels progrès ont été accomplis depuis 10 ans ? La demande d’asile a fortement augmenté ; malgré de gros efforts, le nombre de places d’hébergement et l’accompagnement demeurent très insuffisants (cf. article sur 10 ans d’accueil des personnes en demande d’asile). N’est-ce pas plutôt l’inhospitalité qui monte? Les frontières qui se ferment ?  

Interrogé cet été pour savoir comment agir et garder l’espoir vivant après 10, 20, parfois 30 années d’engagement aux côtés des personnes exilées, Mark Raper (sj), l’un des plus proches collaborateurs de Pedro Arrupe (fondateur de JRS), a relevé plusieurs points qui peuvent nous servir de boussole en cette rentrée (texte intégral disponible ici).

En voici quelques extraits :

“La présence, la proximité, c’est ce qui fait toute la différence.” 

Cherchons à favoriser une manière de travailler et d’être, un “accompagnement” qui privilégie la présence, la relation et la dignité mutuelle. Dans un esprit de rencontre, d’amitié et de confiance.  Non seulement pour offrir des services, mais aussi pour nouer des amitiés, être témoins de la souffrance et manifester notre solidarité.

“La racine spirituelle de l”endurance.” 

Le monde qui nous entoure serait désolé s’il n’y avait pas le monde intérieur. L’accompagnement à long terme nécessite non seulement de la résilience, mais aussi un ancrage spirituel profond. Nous avons besoin de créativité et de profondeur intérieure. 

“Un dernier mot : l’amitié ! ” 

L’amitié entre collègues, au sein de nos antennes, l’amitié avec les réfugiés…. L’amitié comme visage humain de l’accompagnement. Dans un monde fragmenté et polarisé, l’amitié est en soi un acte radical et réparateur.

En ces temps bien chaotiques où la division semble de mise, oui, JRS, quel magnifique projet !

Alors cette année encore, chers amis, continuons à ouvrir nos portes et à avancer ensemble, 

Bonne rentrée !

Guillaume Rossignol
Directeur de JRS France