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Témoignages JRS en Europe

 

Allemagne : Youssef est fatigué de l’Europe

Yousef était l’un des nombreux chrétiens iraquiens qui sont venus en Allemagne via la Grèce et qui ont fini en prison. En vertu du règlement Dublin II, il devait être renvoyé en Grèce. Un appel à la cour locale pour son cas fut rejeté et, après cinq mois, quand son expulsion fut planifiée, nous avons adressé une pétition au parlement allemand. Grâce à cela, Yousef fut libéré. Il fut averti qu’il courait toujours le risque d’être expulsé, mais ne voulait pas se cacher. Après quelques jours, la décision négative du parlement arriva. Youssef fut arrêté de nouveau et retourna en Grèce. Statuant sur un cas semblable un mois plus tard, la Cour Constitutionnelle Fédérale décida que l’on pouvait douter si la Grèce pouvait être reconnue comme pays sûr. Depuis cette décision beaucoup de cours locales ont suspendu les retours vers la Grèce. Quand nous avons contacté Youssef par téléphone, il nous a dit qu’il avait trouvé un abri avec un parent à Athènes. Il nous remercia de lui proposer de revenir en Allemagne, mais déclina cette offre : Yousef était fatigué de l’Europe et planifia de retourner en Irak et peut-être, de là, d’aller aux Etats-Unis.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 11)

Irlande : J’avais juste à appeler

Rachel a fui d’Irak avec son plus jeune fils et chercha asile en Irlande fin 2008. A son arrivée, elle fut emprisonnée parce qu’elle n’avait pas de papier pour prouver son identité. « Quand je fus détenue, mon fils me fut enlevé. Sœur Majella de JRS est venue me rendre visite chaque semaine. Heureusement, après 3 semaines, l’ambassade d’Irak pu envoyer des papiers confirmant mon identité. Je fus libérée et envoyée dans un foyer où je retrouvais Adam. » Après la libération de Rachel, JRS Irlande continua à l’assister, elle et Adam, alors qu’ils vivaient à Dublin, et par la suite à Galway. Mi 2009 ils reçurent le statut de réfugiés. « J’ai eu tant de fois des difficultés, mais Sœur Majella était toujours là. J’avais juste à appeler. Elle m’a aidé à trouver une maison à Dublin, une école pour Adam, à traiter avec le propriétaire, et même lorsqu’il y eu des problèmes de visas pour faire venir notre famille d’Irak. Nous sommes si heureux d’être en vie, et ensemble à nouveau. Je voudrais dire un grand merci à JRS. »

(JRS Europe – Annuel Report – Page 12)

Slovénie : témoignage d’Elijah

Je suis un demandeur d’asile du Sri Lanka. Quand j’ai été emmené au centre de rétention à Postojna à l’aube du 5 février 2008, je n’avais aucune idée de ce qui m’arrivait. Je me sentais abandonné à gérer des choses qui sont bien au-delà de mes connaissances et capacités, sans famille ou amis pour m’aider. Ce fut le moment le plus dur de ma vie. J’ai rencontré Matej de JRS trois jours plus tard et ai vite compris qu’il était réellement intéressé par mon histoire. Il me donna son numéro de téléphone mobile et me dit de le contacter en cas de besoin. Matej venait au centre les mardis. Quelquefois, il venait juste pour me rendre visite, pour m’apporter nourriture et livres à lire. J’ai réalisé que nous partagions la même foi en Jésus-Christ et ceci nous rapprocha ; il était la première personne à comprendre que je n’avais rien fait de mal et fit en sorte que j’ai un bon avocat.

En octobre 2008, j’eu une permission d’une semaine pour quitter le centre à condition que j’ai une adresse en Slovénie. J’ai appelé Matej t immédiatement il me dit de donner l’adresse de ses parents. Rencontrer les parents de Matej et d’autres membres de sa famille fut un vrai plaisir. J’étais accepté comme un membre de la famille à part entière à partir du moment où je suis entré dans leur maison et en fut très touché.

J’ai fait une demande d’asile et fut finalement relâché le 22 juin 2009, la Cour Suprême pris une décision contraire à ma demande et je fus emprisonné de nouveau. J’avais besoin d’un garant pour quitter le centre. Matej et sa famille ont vite préparé tous les papiers nécessaires et je fus relâché. En octobre la Cour Constitutionnelle de Slovénie fit annuler le jugement de la Cour Suprême et demanda une nouvelle décision concernant ma demande d’asile. En janvier 2010 le jugement parut en ma faveur.

J’ai maintenant trois jugements positifs de trois niveaux différents de cours slovènes. Toutefois, la Division Asile du Ministère de l’Intérieur ne voit pas à quel danger j’aurais à faire face si je retournais au Sri Lanka. Je ne suis toujours pas hors des bois. Mais je sais que Dieu contrôle ma situation. Je sais que rencontrer Matej dans le centre n’était pas dû au hasard ; c’était le plan de Dieu.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 13)

Suède : Terrifié à l’idée d’être envoyé en Irak

J’ai fui d’Irak en Suède en 2007. Appartenir à une minorité religieuse nous rend la vie difficile et dangereuse. Je ne pouvais plus supporter cette situation, aussi j’ai quitté l’Irak et suis finalement arrivé en Suéde, où ma demande d’asile a été rejetée. Je suis entré dans la clandestinité, ayant peur d’être expulsé. Un jour, j’ai eu un accident avec ma bicyclette à Stockholm. La police a contrôlé mon identité et, dès que je suis sorti de l’hôpital, ils sont venus pour me conduire à un centre de rétention. Je continue à espérer pouvoir rester en Suède car j’ai un frère ainé qui y réside. En rétention, j’ai des troubles du sommeil et fais des cauchemars chaque nuit. J’ai mal à l’estomac. Je suis terrifié à l’idée d’être renvoyé en Irak. Je me sens emprisonné, seul et perdu. Je n’ai pas été capable d’épargner d’argent pendant toute la durée de mon séjour en Suède et je me sens vulnérable. Je suis sûr : appartenir à une minorité religieuse signifie que ma vie est en danger. Un volontaire du JRS m’a aidé à entrer en contact avec un avocat qui m’aidera à défendre mon cas. J’espère qu’il réussira.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 14)

Ouest des Balkans : De l’Afghanistan à la Croatie

Je suis né en Afghanistan et je vis actuellement dans un centre pour demandeurs d’asile en Croatie. J’ai quitté l’Afghanistan il y a 18 mois parce que j’avais peur de mourir. Après 8 mois de route, j’ai traversé la Croatie, et à 1 heure du matin, la police de frontière croate m’arrêta. J’ai demandé l’asile et la police me transféra dans un centre de rétention, où j’ai passé 7 mois. Mes enfants et mes parents me manquaient au point que je devins suicidaire. Quelqu’un de JRS me rendit visite et son soutien a en pratique sauvé ma vie. Merci au JRS, aux autres organisations et aux autorités croates, j’ai trouvé protection et je suis optimiste. Mes enfants et moi peuvent envisager un futur plus brillant.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 15)

Italie : Torturé et terrifié

Ali vient d’Afghanistan. Un voisin qui les conduisit en Iran prit soin d’Ali et de ses frères. En Iran ils ne se sentaient pas en sécurité, et avaient toujours peur d’être déportés. C’est pourquoi Ali décida d’aller en Italie. Quand il arriva en Italie, le 6 janvier 2009, il avait juste 18 ans. Il fut reçu par le San Saba Shelter du Centre Astalli. Trois mois après son arrivée, il fut interviewé par un avocat et aidé pour faire une demande d’asile. Bientôt il devint clair qu’Ali avait besoin d’une aide psychologique et médicale. Le centre médical prépara un rapport médical légal, qui révéla qu’il avait été torturé dans des circonstances dont il n’avait jamais parlé à l’avocat. Il aurait été trop douloureux pour lui d’évoquer ce qui était arrivé, ou peut-être avait-il perdu la mémoire de ce fait. Un rapport fut préparé sur la torture psychologique qu’il avait aussi subie. Toute la documentation fut présentée au UNHCR et à la Commission Territoriale le 20 juillet 2009. Ali fut reconnu comme réfugié le 1er août 2009 et il commence maintenant son chemin d’intégration.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 19)

Roumanie : J’ai besoin de survivre

J’ai fui le Pakistan et suis arrivé en Roumanie après un voyage long et dangereux. Ma première demande d’asile a été rejetée alors que j’avais déjà quitté le pays pour l’Italie. J’ai été renvoyé en Roumanie en raison du Règlement Dublin II. Avec l’aide du JRS Roumanie j’essaye de renouveler ma demande. Avec les documents en ma possession, je ne peux pas travailler légalement. J’ai trouvé un travail de vendeur dans l’un des grands magasins de Bucarest, travaillant neuf heures par jour sans pause pour moins de 7 dollars. Je l’ai fait parce que j’ai besoin de survivre.

Je vis dans un centre d’hébergement du JRS. Je suis très reconnaissant au JRS et à Dieu de me donner un endroit pour loger mais c’est une solution temporaire plutôt qu’une maison. Je continue à espérer qu’un jour je deviendrai un réfugié. Je n’ai aucun accès à un travail légal ou à des soins médicaux, pas beaucoup d’aide et seulement un faible espoir que la situation s’améliorera.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 21)

Malte : Tant que vous êtes en vie, vous continuez à essayer

Yohannes est arrivé en Libye en avril 2009 et vit en se cachant. En mai, il a eu une place sur un des bateaux traversant la Méditerranée. « Après 24 heures de voyage, nous sommes tombés en panne de fuel et avons demandé de l’aide en utilisant un téléphone portable. Nous étions plus de 60 personnes sur le bateau. Un bateau militaire italien vint nous assister, nous donna du fuel et nous redirigea vers la Libye, nous suivant jusqu’à ce qu’un patrouilleur libyen vienne et nous escorte. Nous avons tous été détenu à Zleitan où j’ai été battu. (Zleitan est un centre dans un port à l’est de Tripoli où des migrants, qui ont échoué dans leur tentative de quitter la Lybie en bateau, sont emmenés). L’UNHCR nous visita en ce lieu et j’ai obtenu un certificat attestant que j’étais un demandeur d’asile. Un de mes amis paya 700 dollars pour me faire sortir de là. J’étais heureux de quitter ce centre… ». Comme on lui demandait pourquoi il risqua sa vie en quittant la Lybie sur une embarcation petite et dangereuse une seconde fois, Yohannes répondit : « Quelques-uns de mes amis qui ont le certificat du UNHCR ont été pris par la police qui le déchira devant eux. Ensuite ils ont été remis en prison… Je ne pouvais pas vivre en Libye ; je ne pouvais continuer à vivre dans la peur d’être poignardé, ou d’être emprisonné longtemps, ou d’être renvoyé dans mon pays… Je ne voulais pas mourir en Libye. Tant que vous êtes en vie, vous continuez à essayer. Vous ne voulez pas abandonner. »

(JRS Europe – Annuel Report – Page 24)

Maroc : Le voyage béni

Je suis né en 1979 dans l’état d’Edo au Nigéria. Quand j’ai eu 22 ans, je suis parti pour l’Europe. Après un voyage d’un mois, nous sommes arrivés au Maroc. A Casablanca, sans beaucoup d’argent, j’ai partagé un appartement avec 12 hommes et 8 femmes. Finalement j’ai eu une chance de rejoindre l’Europe et nous avons traversé la mer la nuit. Après 18 heures, c’était devenu dangereux car la mer était agitée. Nous avons appelé la police marocaine et ils sont venus nous récupérer et nous reconduire au Maroc. Une fois de retour à Casablanca, un de mes amis m’a parlé du Service d’Accueil des Migrants (SAM) et j’en vins à chercher de l’aide. On m’apprit comment chercher et trouver une école pour mon enfant, et aussi nourriture et vêtements. Je suis heureux au SAM parce que j’aime ceux qui y sont, mais plus que cela, je sens que ma vie n’est pas un échec complet : je peux faire quelque-chose de bien ! Dieu est en train de me trouver un moyen de m’envoyer en Europe. Je continue à vouloir y aller. Il n’y a pas de chemin de retour à la maison. Je sais que je ne peux pas aller en Europe en bateau. Aucune possibilité ! La prochaine fois j’essaierai moins dangereusement, par route ou par avion.

(JRS Europe – Annuel Report – Page 25)

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