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Témoignage : le Cabinda

Où se trouve le Cabinda ?

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Le Cabinda est situé en Afrique centrale et, limité au nord par la République du Congo, au Sud et à l’est par la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), à l’ouest par l’océan atlantique. Le Cabinda occupe une superficie de 10 000 km2. Il est issu des royaumes de Kacongo, de Ngoio et de Loango qui furent à l’origine des royaumes autonomes de l’ancien Royaume du Kongo dia Ntotela ou Kongo dia Ngunga.

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Un peu d’histoire.

Entre 1883 et 1884 vont être signés des accords (Tchifuma et Tchicamba) entre les chefs autochtones cabindais et les colons portugais. Ces accords vont aboutir à la signature du traité de Simulambucu, le 1er février 1885, qui conféra au Cabinda le statut de protectorat portugais. Ce document permettra ainsi au Portugal de disposer d’une base juridique concernant le territoire du Cabinda, lors de la Conférence de Berlin de 1885, en vue de la délimitation définitive des territoires africains occupés. 
Dès 1964, lors du sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA.), tenu au Caire (Egypte), la question de l’indépendance du Cabinda était de nouveau posée, et ceci conformément au programme de décolonisation de l’Afrique qui reconnaissait le CABINDA comme le 39ème Etat africain à décoloniser (l’Angola était le 35ème).

L’indépendance niée.

C’est en 1975, avec la signature des accords d’Alvor entre les portugais (un gouvernement provisoire de transition) et les angolais (3 chefs de bandes armées) que le CABINDA va être rattaché à l’Angola populaire en suite à la décolonisation de ce dernier, violant ainsi le droit international qui reconnaissait au peuple Cabindais son droit à l’autodétermination.
Avant l’annexion du Cabinda par l’Angola populaire, le peuple cabindais ne s’était jamais soumis à la domination portugaise. Dans cette perspective de libération de leurs populations de la colonisation portugaise, les cabindais s’étaient organisés au sein du Mouvement de Libération de l’Enclave du Cabinda (MLEC), du Comité d’Action d’Union Nationale Cabindais (CAUNC) et de l’Alliance du Mayombe (ALLIAMA). 
Pour mieux intensifier leur action, les trois mouvements fusionnèrent le 4 Août 1963 pour donner naissance au Front de Libération de l’Enclave du Cabinda (FLEC). Ainsi la lutte pour l’indépendance du Cabinda était dirigée en un premier temps contre le colon portugais, jusqu’en 1974. Depuis 1975, la résistance cabindaise s’est retournée vers le peuple « frère »angolais, compte-tenu de la violation délibérée des droits territoriaux cabindais par les forces d’occupation angolaises.

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Le Cabinda demeure jusqu’à ce jour sous le joug d’une occupation militaire par les forces armées angolaises et leurs alliés. Cette situation de confusion maintenue par les Angolais dans le territoire du Cabinda n’a fait que susciter le désarroi et le mépris des populations cabindaises, victimes de l’occupation militaire et de violations et viiolences de tous genres (assassinats, massacres des populations civiles, destruction des villages, enlèvement, fausses accusation en vers les jeunes appartenant au Groupe FLEC, pillage systématique des ressources minières… etc…). Ce qui a occasionné dans le passé et jusqu’à nos Jours le déplacement massif de Cabindais vers les pays limitrophes et vers d’autres cieux dans le monde pour y trouver refuge.

Les richesses du Cabinda.

Le Cabinda renferme plusieurs richesses naturelles : Or, Diamant, Potasse, Phosphates, Manganèse, Fer, Bois, et le Pétrole principal responsable de conflits.

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La production du pétrole du Cabinda compte pour 60% de la production pétrolière angolaise, qui est estimée à plus de 1,7 millions de barils/jour en 2007. Les revenus tirés de la production pétrolière au Cabinda représentent 42% du PNB de l’Angola, et 90% du budget de l’État angolais. La concession Bloc Zéro a été la première à être exploitée à partir de 1957 où des droits d’exploitation furent accordés à la société américaine Gulf Oil. Les premiers champs pétroliers furent découverts en 1962 et la production de pétrole a démarré à partir de 1968. Cette concession Bloc Zéro est toujours exploitée aujourd’hui, avec une production estimée à 370.000 barils/jour en 2007. La société CABGOC (Cabinda Gulf Oil Company), une filiale de la société américaine Chevron Corporation, avec 39,2% des parts, et la société publique angolaise Sonangol (Sociedade Nacional de Combustiveis de Angola) avec 41% des parts sont majoritaires dans la co-entreprise qui exploite la concession. Le groupe français Total avec 10% des parts (parts cédées par Sonangol en 1992) et le groupe italien ENI avec 9,8% complètent le tour de table.

Les autres richesses naturelles :

Gaz

Potasse présente dans la région de Dinge.

Phosphates : les réserves s’élèveraient à 100 millions de tonnes.

Manganèse près de Luali et Micomge.

Fer

Diamants

Or dans la région de Buco Zau, le long du fleuve Chiloango, et autour de Belize.

Le Cabinda reste enclavé dans la quasi-totalité des secteurs, par manque de réseaux routiers, d’hôpitaux, de logements, de transports, de centres de loisir, d’unités de production adéquate.

Bien que effectivement riche par ses ressources, la population manque même de l’eau potable et de l’électricité, et le taux de chômage est très élevé ; car le camp pétrolier Chevron Corporation (Malongo), qui réunit plusieurs compagnies étrangères, emploit à plus de 90% des expatriés.

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Avec une population de plus 1.000.600 habitants dont plus de la moitié, de culture francophone vis-à-vis des pays frontaliers, vit en exil dans les pays voisins et dans plusieurs pays dans le monde.

Les mouvements vers l’indépendance.

Pour faire entendre leurs réclamations et dénoncer l’insécurité au Cabinda sur le plan international, le 8 janvier 2010, un des bus de l’équipe nationale de football du Togo qui se rendait en Angola pour y débuter la CAN 2010 (Coupe d’Afrique des Nations), escorté par les militaires de l’Armée Angolaise, a été attaqué par le FLEC-Position militaire. L’attentat causa deux morts et plus de huit blessés.

Human Rights Watch  a indiqué dans un rapport publié le 22 juin 2009 qu’il y avait une partique inquiétante des violations de droits de l’homme par les fonctionnaires angolais des forces armées et d’intelligence d’Etat. Entre septembre 2007 et mars 2009, au moins 38 personnes ont été arbitrairement arrêtées dans Cabinda par les militaires et accusées de crimes contre la sécurité d’État. La plupart ont été soumises à la détention isolée prolongée, à la torture, et au traitement cruel ou inhumain dans la garde militaire ; le droit d’un jugement en bonne et due forme leur a été nié. Beaucoup de ceux qui étaient détenus étaient des résidents des villages à l’intérieur du Cabinda ; ils ont été arrêtés pendant les incursions militaires qui ont suivi des attaques armées. Les tensions politiques sont fortes dans quelques secteurs du Cabinda, là notamment où les groupes séparatistes exigent une plus grande part de recette pétrolière pour la province ; les groupes séparatistes ont souvent enlevé des ressortissants étrangers afin d’essayer d’appeler l’attention sur leurs réclamations de l’indépendance. Le bas niveau d’insurrection continue, pour la libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), est devenue active dans la province ; les menaces pèsent sur les ressortissants étrangers, jusqu’au kidnapping dans la région militaire de Buco-Zau dans le Nord du Cabinda.

Chaque année plusieurs manifestations et congrès extraordinaires sont organisés, dans plusieurs pays du monde, par les ressortissants Cabindais pour réclamer l’indépendance du Cabinda et contester l’exploitation du pétrole par les pays occidentaux ; car ces pays ne font que protéger leur intérêt d’exploiter de plus en plus le pétrole du sol cabindais.

Il existe ainsi deux groupes qui luttent pour la libération du Peuple Cabindais. Un groupe se trouve sur le terrain et lutte avec le moyen de la violence et de la force ; un autre groupe se trouve à l’extérieur du pays, la plupart des gens en exil dans plusieurs pays, et lutte pacifiquement en faisant recours à la loi sur le plan international ; ce faisant, ce second groupe soutient le premier qui lutte physiquement sur le terrain ; tous deux ont pour seul but d’obtenir l’indépendance et la libération du peuple Cabindais qui ne mérite pas cette injustice et ces souffrances qui durent depuis plus de 35 ans.

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