On compte en 2009 377 200 nouveaux demandeurs d’asile, dont 246 200 en Europe, soit une augmentation pour celle-ci de 3%. On note une baisse de 33% en Europe du Sud, mais une hausse de 13% en Europe du Nord.
Les Etats-Unis restent le pays à la plus forte demande d’asile (49 000, dont un tiers en provenance de Chine).
La France est le second pays recevant les demandes d’asile, à hauteur de 42 000 premières demandes (une augmentation de 19% par rapport à 2008), le volume en France représentant 11% du total des demandes d’asile. Viennent ensuite : le Canada, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suède, l’Italie.
Les pays d’origine sont, dans l’ordre d’importance : l’Afghanistan (26 800), l’Iraq, la Somalie, la Russie (20 400), le Nigeria, la RDC (5 200).
Quelques chiffres du rapport OFPRA.
Demandes |
2009 |
2008 |
Variation % |
Permières demandes |
33 235 |
27 063 |
+ 22,8 |
Réexamens |
5 568 |
7 195 |
– 22,6 |
Mineurs accompagnants |
8 883 |
8 341 |
+ 6,5 |
Total demandes |
47 686 |
42 599 |
+ 11,9 |
Décisions | |||
Admissions |
5 048 |
5 153 |
– 2 |
Admissions après CNDA |
5 325 |
6 288 |
– 15 |
Total admissions |
10 373 |
11 441 |
– 9% |
Dont protection subsidiaire sur le total |
2 449 |
1 793 |
+ 36,6 |
Le Top-ten des nationalités des primo-demandeurs
Serbie et Kosovo (3 454, + 67% par rapport à 2008)
Sri Lanka (2 617, + 33%)
Arménie (2 297, + 50%)
Rép Démoc Congo (2 113, + 10%)
Russie (1 961, – 6%)
Turquie (1 826, – 8%)
Chine (1 542, + 92%)
Guinée (1 455, + 38%)
Bangladesh (1 375, + 16%)
Haïti (1 234, + 48%)
Quelques paradoxes.
Malgré l’augmentation de près de 12% des demandes d’asile en 2009 par rapport à 2008, le nombre d’admissions diminue de 9%. Si la France reste le second pays où sont déposées les demandes d’asile dans le monde, elle diminue globalement l’accord du statut de réfugié : les admissions représentent 22% des demandes en 2009, au lieu de 27% en 2008.
Le nombre d’admissions à la protection subsidiaire, moins favorable, augmente fortement, tant en chiffres absolus qu’en partie du nombre d’admissions : elles représentaient 15% des admissions en 2008, mais 23% en 2009.
Ce qu’on pourrait appeler des opérations « maîtrisées », comme l’accueil des Irakiens ou des personnes passées par Malte, représentent 10% des admissions.
Au 31 décembre 2009, il y a 152 442 personnes placées sous la protection de l’OFPRA en France (à proprement parler des réfugiés, statutaires), dont 42% de femmes.
L’OFPRA est sollicité pour rendre un avis sur les demandes d’asile présentées à la frontière (quasiment à Roissy) : le nombre d’avis rendus a diminué de 37% en 2009 par rapport à 2008. Concernant l’interprétariat, le rapport indique : « l’asile à la frontière s’est effondré, entraînant une chute des dépenses de l’interprétariat par téléphone de 44% » (p. 50). Parlera-t-on vraiment d’un effondrement de l’asile à la frontière, ou bien parlera-t-on d’un contrôle plus strict de la possibilité de faire une demande à l’arrivée à l’aéroport ? Il faudait avoir les chiffres des sollicitations à Roissy.