(extrait de Migrations et Pastorale, septembre-octobre 2011)
Quand parle le silence ! Ecoutez ce silence !
Vous l’entendez ? ou le brisez ?
Il parle… ce silence, venu de Toulouse (ou d’ailleurs ?)
Il dit, le silence obligé des sans-papiers, des sans-logement,
Des sans-rien, quoi !
Il dérange le silence, il cache quelque chose, mais quoi ?
Et s’il nous obligeait à parler, à dire «non»
Quand beaucoup se taisent, dans un silence complice, cette fois !
Mais là, ces derniers mardis du mois, en «cercle du silence»
Une heure durant, autour d’une lampe,
D’un panneau éclairant, invitant les passants à venir
Elargir le cercle, agrandir le silence,
Qu’il devienne retentissant !
Et que, demain, le plus tôt possible en tout cas,
Les condamnés à se taire, se cacher, s’écraser,
Sortent au grand jour, sans courir, ni se cacher
Comme bêtes traquées…
Silence de nos centres-villes, précieux au milieu du vacarme ambiant,
Silence comme celui voulu par le compositeur
D’une symphonie du nouveau monde.