Assis Mendès, spiritain, est engagé avec JRS France comme tuteur dans le réseau Welcome. Etudiant en théologie, il a écrit un mémoire intitulé L’hospitalité envers l’étranger, manifestation de la catholicité. On peut lui écrire pour le lui demander.
Voici le poème qu’Assis a proposé à la fin de la soutenance du mémoire.
A cause du sein maternel différent,
ou parce que les contes de ton enfance
t’ont façonné dans une autre langue,
ne m’appelle pas étranger.
Ton blé est pareil à mon blé,
ta main, pareille à la mienne,
ton feu, pareil à mon feu,
et tu m’appelles étranger.
Parce que dans un autre peuple je suis né,
parce que d’autres mers je connais,
parce qu’un autre port, un jour, j’ai quitté,
ne m’appelle pas étranger.
C’est le même cri que nous portons
Et la même fatigue que nous traînons,
Celle qui harasse l’homme depuis la nuit des temps,
Quand n’existaient nulles frontières,
Avant que n’arrivent ceux-là
Qui divisent et qui tuent,
Ceux-là qui volent, ceux-là les inventeurs de ce mot : étranger.
Triste mot glacé, relent d’oubli et d’exil
Ne m’appelle pas étranger.
Regarde-moi bien dans les yeux
Bien au –delà de la haine,
De l’égoïsme et de la peur
Et tu verras que je suis un homme.
Non, je ne peux être étranger !