Doug Saunders
Du village à la ville : comment les migrants changent le monde
(Seuil 2012).
Saunders nous emmène visiter une bonne trentaine de villes, partout dans le monde, sur tous les continents : on y accompagne un-e «migrant-e», entendons : quelqu’un qui vient s’installer dans la proximité d’une ville, qu’il vienne de la campagne de son propre pays, ou qu’il ait traversé des frontières. La très grande majorité des migrants veulent atteindre la ville. Et ils doivent d’abord rester dans ce que Saunders appelle la «ville-tremplin», dont il étudie les caractéristiques, retrouvées un peu partout dans le monde. La dynamique du mouvement de la migration cherche à produire des effets, et passera, après de longues années de patience, par l’acquisition du logement, ce qui ouvrira des potentialités économiques et sociales. A condition que l’Etat ou les collectivités territoriales aient perçu et accepté les potentialités des migrants, et développent à l’égard de la ville-tremplin une politique que les suscitent : aménagements, urbanisme, services, investissements). Les réussites et les échecs des villes-tremplin donnent beaucoup à réfléchir. Les questions de violence urbaine, de communautés-ghettos, de différences culturelles sont en fait à resituer dans ce qui constitue les phénomènes de la ville-tremplin.
Le «mouvement» que le migrant a imprimé à sa vie peut en arriver à «changer le monde».
Un livre lucide et optimiste, précis et très bien informé.