Retraite de l’Avent 2016 : Accueillir le Christ et l’étranger

Cette année pour ce beau temps de l’Avent à la rencontre de Jésus, Dieu-fait-homme, nous cheminerons avec le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) pour apprendre à accueillir le Christ. Sur cette sujet Grégorie Le Bel sj nous répond quelques questions.

Quel est l’objectif de faire une retraite en ligne? 

Depuis le début des temps de l’Église et même à la suite de Jésus lui-même, les chrétiens aiment prendre du recul durant quelques jours, pour se recentrer sur l’essentiel souvent dans le silence, avec l’aide d’un aîné dans la foi ou simplement partageant pendant quelques temps la vie d’un monastère. C’est faire « retraite », se couper de ses habitudes, pour s’attacher davantage à la Parole de Dieu et à la manière dont elle résonne dans ma vie. Or depuis la naissance d’internet, un nouveau continent est à explorer, continent où l’on passe finalement beaucoup de temps. Et pourquoi ce lieu ne serait-il pas propice aussi à la rencontre de Dieu ? Tel est le pari que font celles et ceux qui proposent des pistes spirituelles et retraites en ligne entre autres, durant les grands moments des temps liturgiques : grandir dans ma relation à Dieu.

Pourquoi le choix de la thématique? et pourquoi le JRS? 

Cette année a été très marquée par la venue de centaines de milliers de migrants qui sont venus frapper aux portes de l’Europe et de nos pays. Toutes ces personnes nous posent une question : qu’est ce qu’accueillir en vérité ? Comment est-ce que ma vie est « accueil » à l’image du Christ qui est « tout-accueil » ? Le lien avec le Service Jésuite des Réfugiés fut alors évident, étant donné qu’ils sont cette présence des jésuites et de beaucoup d’autres, organisant par exemple l’accueil de migrants au cœur des familles et leur accompagnement au quotidie

Quel est le message du Christ aux familles d »accueil ? Pour les réfugiés ?

Dans l’évangile de saint Matthieu, il y a une parabole qui est saisissante : celle du jugement dernier (Matthieu 25,31-46) qui peut-être considérée comme le « testament de Jésus » dirait le pape François. On y souligne l’importance de porter secours matériel à celui qui se présente : le nourrir, le visiter, le soigner, le protéger etc. Et c’est bien cela qui se vit dans des propositions généreuses telles que « Welcome ». C’est le Christ qui est accueilli dans ces maisons, lorsqu’un migrant y est accueilli, considéré comme un frère ou une sœur. Et il n’y a sans doute pas de plus belle chose qui puisse être faite.

Quel est le valeur de la prière face à la situation des réfugiés ?

La prière est quelque chose de gratuit. C’est d’abord se tourner vers l’Autre, vers Dieu, décider que je ne peux rien faire sans Lui, m’adresser à Lui, confier ce que je traverse. Surtout c’est confier à Dieu les situations de ces femmes et de ces hommes. D’une certaine manière, même si Dieu n’a pas a priori besoin de nous, il a choisi de faire de nous ses partenaires. Le prier, c’est donc Lui demander son Esprit de discernement dans ces situations qui sont souvent complexes, Lui demander son audace pour parfois faire bouger les préjugés, Lui demander sa patience face à la lenteur, Lui demander sa paix quand monte en nous la colère. C’est Lui demander finalement humblement d’être quelque chose de Sa présence dans le monde, vivre de son amour. Et tout ceci est une affaire d’accueil avant tout !

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