Entretien avec Benoit Ferré sj, scolastique en deuxième année de théologie

Benoît sjQue t’a-t-il amené à faire ton apostolat dans JRS

Suite à deux années de coopération au Burkina, où j’ai rencontré beaucoup de personnes qui rêvaient d’une vie en France, j’étais curieux de voir comment des anciens aspirants réfugiés vivaient « de l’autre côté »

M’engager en tant que tuteur dans Welcome me paraissait une façon de pouvoir être réellement présent à des personnes en situation de fragilité.

Comment cet apostolat s’est-il imbriqué dans tes études ?

 Il a était tout à fait pertinent. La question du mal m’habitant depuis toujours, j’avais choisi comme sujet de dissertation de première année le mystère de la souffrance. J’ai ensuite travaillé sur l’évolution et l’élaboration philo-politique du concept d’individu. Pour moi, les demandeurs sont des figures emblématiques de ce qui se joue dans nos sociétés actuelles.

Peux-tu me dire ce que tu as découvert grâce aux relations tissées avec les DA que tu accompagnait ?

 le côté beau et difficile de la fragilité du lien de fraternité et d’amitié

l’expérience spirituelle d’un vrai combat entre le désir d’aider et l’abandon à la Providence.

J’ai appris à faire la différence entre respect de la liberté de l’autre et désengagement . Cela a donné un peu de « chair » à mes études, m’a permis de continuer à me laisser transformer intérieurement pas seulement par mon travail intellectuel mais aussi par la rencontre d’une fragilité qui me revoit à la mienne. Et aussi d’apprendre comment articuler gratuité et vrai engagement dans les relations et de découvrir comment certains attachement peuvent être ordonnés.

Ta communauté (Blomet, à Paris) à accueilli plusieurs réfugiés ; quels conseils donnerais-tu aux communautés religieuses qui souhaitent vivre la même expérience ?

 d’abord, de veiller à offrir un vrai accueil, et non pas juste un hébergement. C’est à dire une vraie possibilité de rencontre avec ses membres, car la beauté de cette démarche est dans la potentialité de tisser des liens;

ensuite, de ne pas avoir peur d’un trouble : voir un pauvre dans la communauté ordonne nos manières respectives d’être en relation ainsi que l’importance qu’on donne aux choses (y compris aux apostolats).

Que voudrais-tu dire pour conclure ?

 Que chaque accueil vécu à quelque chose de prophétique dans la société :  montrer que cela est possible et que ce n’est pas que la responsabilité de l’Etat de le faire

Qu’il a été pour moi important de pouvoir découvrir de l’intérieur une œuvre de la communauté

Benoit collabore en tant que tuteur et web manager avec JRS France depuis 2 ans

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